Au Yémen l’horreur des fiancées de la mort continue
Elham Mahdi al-Assi aura bien mérité ce nom qu’on donne aux fillettes yéménites mariées de force avant d’être pubères.
Elham Mahdi al-Assi n’avait que 13 ans et, selon le communiqué daté du jeudi 7 avril diffusé par une ONG de défense des droits de l’homme à Sanaa, elle est décédée le 2 avril « d’une hémorragie résultant d’une déchirure vaginale », à peine quelques jours après son mariage arrangé par la famille avec un trentenaire.
D’après le Centre International de Recherche sur les Femmes ( ICWR) basé à Washington, près de la moitié des Yéménites sont mariées avant l’âge de 18 ans, un âge trop précoce selon la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Cette nouvelle mort signe l’échec d’une conception relativiste des droits individuels. Il est un moment où il faut que les Etats concernés et l’ensemble de la communauté internationale, fassent un choix clair et reconnaissent qu’aucune « réserve » d’ordre religieux ou culturel ne saurait justifier qu’on ratifie pour la forme des conventions internationales sur les droits des individuels, tout en ne les appliquant pas dans les faits. N’oublions pas en effet que ce drame intervient alors que des débats et des manifestations ont lieu au Yémen à la suite du vote en février 2009 d’une loi fixant l’âge minimum du mariage à 17 ans, loi qui a été rejetée par le « comité de codification de la charia islamique » et qui devrait être revotée.
Ce scandale des mariages précoces fait partie des sujets les plus disputés dans les pays soumis à la loi islamique où nombreux sont ceux qui considèrent que c’est le modèle de vie du Prophète qui serait remis en cause par une telle loi. Le Prophète – qui ne saurait être critiqué - a en effet épousé Aïcha quand elle n’avait que six ans et a eu des rapports sexuels avec elle quand elle en avait neuf.
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