Le Mondial 2010 et le prosélytisme religieux. Lettre ouverte que la LiDIF au président de la FIFA.
Monsieur le président :
C’est avec satisfaction que nous avons pris connaissance de votre volonté de rappeler aux équipes participant au Mondial 2010, l’interdiction de tout prosélytisme religieux sur les stades.
Ce rappel à l’ordre porte en premier lieu sur l’équipement des joueurs. La réglementation de la FIFA stipule que : " Players must not reveal underskirts which contain slogan or advertising. The basic compulsory equipement must not contain any political, religious or personal statements (Law 4 decision 1)".
Mais ce que vous visez aussi, semble-t-il, ce sont les comportements ou les messages pieux délivrés dans l’emballement de la victoire. Ainsi par exemple cette façon de fêter les buts ou les victoires par des signes de croix ou des actes à caractère religieux qui en fait relèvent aussi d’un tel prosélytisme.
Nous approuvons totalement cette fermeté sur un sujet, la religion, qui est un facteur de division et, en effet, n’a rien à faire dans un stade.
En revanche nous nous étonnons qu’avec un tel souci en tête, vous ayez, le mois dernier, pris une décision qui va à l’encontre de cette fermeté affichée. Il s’agit de la réintégration de l’équipe féminine iranienne de foot, sélectionnée pour les prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour. Cette équipe, que la FIFA avait d’abord radiée des JO pour cause de port du foulard islamique, se trouve blanchie de tout prosélytisme religieux du seul fait que le foulard exigé par Téhéran soit un peu moins envahissant et ne couvre pas le cou des joueuses. Est-ce que cela l’empêche pour autant d’être un affichage religieux ostensible, ainsi qu’un signe de ségrégation et de soumission des femmes ?
Nous attendons avec impatience vos explications,
Veuillez agréer Monsieur le Président l’expression de notre considération distinguée.
Annie Sugier
Présidente
Anne-Marie Lizin et Linda Weil-Curiel
Vice-Présidentes
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