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Résultats obtenus

Grâce à la pression exercée sur le CIO et à la campagne de dénonciation menée auprès des instances internationales (Commission des Droits de l’Homme à Genève, Conférence Internationale des Femmes à Beijing, Parlement Européen, Conseil de l’Europe) ATLANTA + obtenait que le nombre de pays pratiquant cette exclusion décroisse régulièrement. L’Iran, qui était la première cible de cette campagne, décidait finalement d’envoyer une athlète femme. Ce fut ensuite l’Afghanistan à Sydney puis l’Arabie Saoudite à Athènes. Reste un noyau dur de 9 pays récalcitrants.
Années J.O Délégations sans femmes
1992 Barcelone 35
1996 Atlanta 26
2000 Sydney 9
2004 Athènes 9 dont 7 pays islamistes (Arabie Saoudite, Brunei, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman, Qatar, Yémen)
2008 Pékin ?

ATLANTA +

« Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays
« ou d’une personne, qu’elle soit pour des raisons raciales,
« religieuses, politiques, de sexe ou autres est incompatible
« avec l’appartenance au Mouvement Olympique ».
(Charte olympique)
Paris, Juin 2008
Historique de l’action du Comité ATLANTA+
1. objectif poursuivi.

Le Comité Atlanta +, a pour objectif de promouvoir la participation des femmes aux Jeux Olympiques, en dehors de toute discrimination, conformément à la Charte Olympique. Le Comité Atlanta+ est une association de droit français, qui a été fondée en 1992 par des responsables de La Ligue du droit international des femmes ( Annie Sugier,sa présidente, qui a succédé à ce poste à Simone de Beauvoir et Linda Weil-Curiel, avocate au barreau de Paris, connue notamment pour son action devant les tribunaux français contre la pratique de l’excision des petites filles d’origine africaine) et par la présidente de l’association belge Terre des Femmes ( Anne-Marie Lizin , bourgmestre de la ville de Huy, ancienne ministre et présidente honoraire du Sénat Belge).

L’association a été crée au lendemain des Jeux Olympiques de Barcelone dans la perspective de ceux d’Atlanta de 1996. Il s’agissait de dénoncer la discrimination, voire de la ségrégation des femmes dans un certain nombre de pays qui se manifestaient notamment par l’absence de sportives dans leurs délégations aux Jeux Olympiques – ils étaient 35 à exclure les femmes de leurs délégations à Barcelone ! Le Comité Atlanta + a pris pour modèle l’action des militants antiapartheid dont la cible principale était l’Afrique du Sud et qui avaient fait du sport, et notamment des Jeux Olympiques, leur cheval de bataille considérant qu’ils sont la vitrine de nos sociétés.

Le stade Olympique est un lieu unique, sans frontières, où s’applique une loi commune, la Charte Olympique, qui s’impose à tous et qui est porteuse de valeurs universelles. Même si les drapeaux des nations sont présents, aucun autre signe d’appartenance politique ou religieuse ne doit paraître sur un site olympique. Le serment olympique est sans ambiguïté. Ceux qui le prononcent se déclarent les ambassadeurs des valeurs universelles de l’Olympisme qui excluent toute forme de discrimination y compris de sexe. Le Comité Atlanta +a poursuivi son combat au cours des olympiades suivantes et se prolonge encore aujourd’hui dans la perspective des Jeux de Pékin.


2. Les premiers résultats obtenus et leurs limites.

Les interventions du Comité Atlanta + ont mis le CIO devant ses responsabilités. Des résolutions ont été obtenues de la part de la Commission des Droits de l’Homme, du Conseil de l’Europe et du Parlement Européen. C’est grâce à la pression exercée par le Comité Atlanta + lors des différentes olympiades que le CIO s’est décidé à appliquer une politique d’incitation au développement du sport féminin auprès des Comité Nationaux Olympiques. Le bilan est certes positif, mais cette politique des petits pas atteint aujourd’hui ses limites : le nombre de délégations sans femmes est passé de 35 en 1992 à Barcelone, à 26 à Atlanta en 1996, à 9 à Sydney en 2000 et de nouveau 9 à Athènes en 2004. Il demeure un « noyau dur » de pays récalcitrants dont la conception de la séparation des sexes est contraire à l’esprit de la Charte Olympique. La politique de simples recommandations du CIO auprès de ces pays se révèle inefficace.

Autre entorse à la Charte Olympique : l’apparition de femmes voilées sur les sites Olympiques (Iraniennes, Egyptiennes et on en annonce d’autres à Pékin), alors que toute expression politique ou religieuse est interdite sur les sites Olympiques. Le double langage du CIO sur ce sujet est pour le moins surprenant : comment expliquer que le président du CIO, Jacques Rogge, refuse aux athlètes français le port d’un badge sur lequel était inscrite une citation de la Charte Olympique ( « pour un monde meilleur » ), arguant du fait que la Charte Olympique interdit toute forme d’ « expression religieuse ou politique sur les sites olympiques », et en même temps accepter la présence de femmes voilées sur ces sites ?

Enfin, peu de gens savent que l’Iran organise depuis 1993, des jeux séparés pour les femmes, dénommés « Jeux de la Solidarité Islamique » qui ont lieu tous les quatre ans, et dont les hommes comme la presse sont exclus. Cependant le CIO n’hésite pas à participer à cette mascarade contraire à tous les principes défendus par la Charte, en y envoyant des observatrices officielles.

Le CIO a su faire respecter sa Charte quand il s’est agi de l’Afrique du Sud, dont le Comité national Olympique fût exclu des Jeux Olympiques pendant plus de trente ans, pour cause d’apartheid, pourquoi ne marque-t-il pas la même détermination quand il s’agit de la ségrégation à l’encontre des femmes ?

C’est pour obtenir des réponses à ces questions que le Comité Atlanta + a adressé une demande d’audience au président du CIO.


3. Les dates clés de l’action du Comité Atlanta +:

- été 1992 : aux Jeux Olympiques de Barcelone, lors de la cérémonie d’ouverture, la presse du monde entier se réjouit du retour de la délégation d’Afrique du Sud après plus de 30 d’exclusion des Jeux Olympiques pour cause d’apartheid. Au même moment, défilent des délégations composées uniquement d’hommes – Arabie Saoudite, Koweit, Qatar,…- sans que personne ne s’en aperçoive. C’est alors que Annie Sugier, Linda Weil-Curiel et Anne-Marie Lizin prennent la décision, dans la perspective des JO d’Atlanta qui doivent avoir lieu en 1996, de créer une association, portant le nom de cette ville, avec le signe « plus », pour signifier qu’il doit y avoir plus de femmes. Ce sera la Comité Atlanta +.

- janvier 1994 : le Comité Atlanta + organise une conférence de presse de lancement de ses activités à Paris, dans les locaux du Sénat. La couverture médiatique est excellente et comprend une partie importante de presse internationale. Les responsables du Comité Atlanta + annoncent leur intention de se rendre à Atlanta, font le point sur les informations dont elles disposent et en particulier, le fait que, à Barcelone il y avait 35 délégations sans femmes. Elles font la distinction entre les pays qui n’ayant pas beaucoup de moyens financiers donnent la préférence aux hommes, il s’agit alors d’une discrimination ordinaire, comme cela se produit pour l’éducation, le travail ou même la nourriture. Mais il y a d’autres pays qui ne manquent pas de moyens, comme l’Arabie Saoudite, et qui n’envoient pas de femmes car ils pratiquent une ségrégation institutionnalisée semblable à celle dont étaient victimes les Noirs d’Afrique du Sud. Elles indiquent également, photos à l’appui, que l’Iran, a organisé en 1993 des Jeux séparés pour les femmes, aux quels ont assisté des observatrices du CIO. Enfin elles précisent que lors des Jeux de Barcelone, l’Iran qui n’avait envoyé aucune femmes, avait en outre exigé des organisateurs espagnols, que la jeune femme qui lors de la cérémonie d’ouverture, précédait la délégation, en portant un emblème représentant le pays, en l’occurrence, l’Iran, soit remplacée par un homme. Ce que les organisateurs ont accepté….

- 10 septembre 1994 : le Comité Atlanta + adresse une lettre à Juan Antonio Samaranch, président du CIO afin de lui demander « d’exclure les délégations qui excluent les femmes ». Le CIO ne répond pas directement à cette lettre, mais par presse interposée ( Associated Press), François Carrad, l’un de hauts responsables du CIO, fait savoir qu’il ne voit aucune urgence ni aucun caractère de gravité à la question soulevée, en outre il considère que cette lettre est une « attaque contre la religion pour des raisons politiques ». Le CIO considère enfin que cela doit être traité au sein de la Commission femmes, placée sous la direction de Anita deFranz, une ancienne athlète Noire américaine (seule femmes du Comité exécutif du CIO, qui se révélera fortement opposée au Comité Atlanta +). Le 30 janvier 1995, le Comité Atlanta + écrit une nouvelle lettre au président du CIO en refusant cette proposition. Dans la tribune du CIO, un autre des proches collaborateurs de Juan Antonio Samaranch, le Sud Africain, Fékrou Kidam, s’indigne des attaques de ce groupe féministe, précisant que oser comparer la cause des Noirs à celle des Noirs d’Afrique du Sud c’est « insulter le peuple Noir dans son entier » ( La Tribune du CIO,).

- 1995 : année préolympique ; les responsables du Comité Atlanta + prennent de nombreux contacts et constituent un réseau de soutien à travers le monde, notamment pour constituer une délégation qui se rendra sur place à Atlanta afin de manifester et de demander un rendez-vous au CIO. La cible principale des attaques du Comité est l’Iran. Des contacts sont pris en particulier avec la première médaillée d’or africaine, la marocaine Nawal El Moutawakel ainsi qu’avec les organisatrices de ce qui devait donner lieu, en 1984 en Angleterre, à la « déclaration de Brighton ». Cette déclaration avait pour objectif de promouvoir la place des femmes dans le sport à travers le monde. Elle avait été précédée par une conférence avec des ateliers thématiques. L’un de ces ateliers était consacré au « sport pour les femmes et à l’Islam ». Noyauté par les iraniennes, ses conclusions mettant l’accent sur les problèmes vestimentaires, avaient scandalisé Nawal qui était alors sur les mêmes positions que le Comité Atlanta +. C’est en compagnie de Nawal que les responsables de Comité se rendront à des conférences internationales sur les femmes et le sport et seront confrontées à l’opposition des anglo-saxonnes et à la passivité des sportives elles-mêmes.

- 1996 avant les JO : sous l’impulsion du Comité Atlanta +, des résolutions sont obtenues de la part de la Commission des droits de l’homme à Genève ( 1996/45) , du Conseil de l’Europe ( résolution 1092/1996), et du Parlement Européen ( 34-0862/96) en faveur de la participation des femmes aux Jeux Olympiques au même titre que les hommes.

- été 1996 : la délégation du Comité Atlanta + se rend à Atlanta. Des conférences de presse sont organisées, une manifestation a lieu dans le centre ville et la délégation réussit à s’introduire dans l’hôtel où est logé le CIO. Elles sont reçues par François Carrad et Anita deFranz. Le CIO réaffirme sa politique d’incitation à l’égard des pays qui n’envioient pas de femmes et se refuse à tout exclusion. Le Comité Atlanta + demande qu’une partie des crédits versés par le CIO en soutien aux Comités nationaux olympiques soit consacré exclusivement au développement du sport pour les femmes. Cette exigence sera en fait suivie par le CIO qui en octobre 1996, lors d’une conférence mondiale femmes et sport à Lausanne, annoncera l’attribution de 40% des fonds de la solidarité aux projets concernant les femmes. Autre victoire, mais qui est sans doute en même temps une défaite, la délégation de l’Iran à Atlanta comporte une femme, une tireuse, mais elle est voilée, ce qui est contraire à la charte olympique qui exclut toute forme d’expression politique ou religieuse sur les sites olympiques…Le bilan est tout de même positif, le nombre de délégations sans femmes est passé de 35 à 26.

- 1999/2000. Dans l’attente des Jeux de Sydney, le Comité Atlanta + poursuit ses actions de sensibilisation, notamment dans le contexte français, où la nouvelle ministre des sports, Mme Buffet, prépare des Assises nationales femmes et sport qui sont l’occasion d’une remise à plat de tous les sujets sensibles dont celui des aspects internationaux. Le Comité Atlanta + se heurte ici encore à la passivité de certaines sportives ou des organisateurs qui défendent le « relativisme culturel ». Mme Buffet dans son discours reprend cependant le message du Comité Atlanta +. La situation internationale est particulièrement favorable à une prise de conscience de la justesse des thèses défendues par le Comité Atlanta +, c’est en effet le moment où l’Afghanistan fait régulièrement la une de l’actualité avec la guerre civile qui y fait rage et l’avancée inexorable des talibans, ces « fous de dieu » qui ont été jusqu’à fermer les hôpitaux pour les femmes. Atlanta + est en relation avec l’association Négar de soutien aux femmes afghanes et s’associe au projet du groupe dit de la « marche des femmes » d’organiser une conférence à la frontière de l’Afghanistan et du Tadjikistan pour élaborer une charte du droit des femmes afghanes. Parmi ces droits, il y aura la pratique du sport-

- Eté 2000 : les Jeux Olympiques de Sydney. Le Comité Atlanta + axera son action à Sydney sur les femmes afghanes. Il faut savoir qu’au moment où les Jeux vont se dérouler, la guerre civile qui oppose le commandant Massoud de l’Alliance du Nord et les talibans, est en train de tourner au profit de ces derniers. Mais c’est encore le Commandant Massoud qui « tient » les ambassades et toutes les représentations diplomatiques. C’est lui aussi qui « tient » le Comité national olympique afghan. Le CIO qui veut sans doute anticiper sur la fin apparemment inéluctable de l’Alliance du Nord, suspend le CNO afghan et accepte d’inviter à Sydney des observateur des talibans. Le Comité Atlanta + dénonce dans la presse ce scandale et le CIO fait marche arrière. C’est donc une première victoire. Pour aller plus loin, Atlanta + avec le soutien de Negar, constitue une délégation de trois jeunes sportifs afghans deux filles et un garçon, pour se rendre à Sydney. Le but est d’obtenir qu’à titre symbolique, le CIO accepte que ces jeunes défilent sous la bannière olympique. Sur place, après une conférence de presse au parlement de la Nouvelle Galles et une marche dans les rues de Sydney avec l’appui de la présidente du parlement, la délégation se rend à l’Hotel où est hébergé le CIO. La délégation est reçue par des responsables du CIO. Pour la première fois un véritable dialogue s’engage. Le CIO reconnaît la qualité de l’action menée par les jeunes afghans et les invite à assister (non pas à participer) à la cérémonie d’ouverture. Il fait le bilan des actions d’incitation engagées par le CIO à l’adresse des pays qui excluaient les femmes et souligne qu’à Sydney il ne restera que 9 pays dans cette situation. Le Comité Atlanta + reconnaît ces progrès mais note qu’il s’agit maintenant du «noyau dur » des pays islamiques et que ceux-là ne céderont pas aux incitations, que le CIO doit passer à la vitesse supérieure. L’exclusion. Lors de son passage à Sydney, les responsables du Comité Atlanta + rencontrent la médaillée d’or olympique Algérienne, Hassiba Boulmerka qui prend fait et cause pour leur action.

-Printemps 2001 : Le commandant Massoud fait une dernière tournée en Europe, sentant qu’il va perdre la partie. De passage à Bruxelles, grâce à l’appui de Mme Lizin, les responsables du Comité Atlanta+ réussissent le rencontrer et à lui faire part de ce qu’elles ont fait à Sydney. Il leur fait part de son soutien. Bientôt il sera assassiné, quelques jours après ce sera le 11 septembre et un tournant dans l’histoire du monde. Kaboul sera libéré des talibans mais pour combien de temps ? Une nouvelle conférence sur le droit des femmes aura lieu cette fois-ci à Kaboul, mais comment se faire des illusions quand on voit les femmes en chadri dehors ? Les responsables du Comité Atlanta + prennent des contacts avec les nouveaux responsables du sport afin de les inciter à aider les femmes afghanes à participer aux compétions internationales.

- 18 mai 2004 : Audition du président du CIO, Jacques Rogge au Sénat Belge, sous la présidence de Anne_Marie Lizin. Cette audition sera suivie d’une rencontre entre les responsables du Comité Atlanta + et le président du CIO. Lors de son audition Jacques Rogge interrogé par Mme Lizin sur la question des pays qui excluent les femmes répond « quant à la mixité hommes femmes, il y a des pays qui la refusent, mais cela ne veut pas dire que les femmes ne pratiquent pas le sport. Ils acceptent les compétitions séparées. » et d’ajouter « Certaines règles vestimentaires sont acceptées par les fédérations internationales, pour autant qu’il n’y a pas d’incompatibilités techniques » en soulignant que « il faut aussi se rendre compte que ces sociétés évoluent ». Cela témoigne de l’aveuglement du CIO qui ne réalise pas que de tels propos reviennent à accepter la ségrégation comme un moindre mal.

- 2004: Préparation des interventions du Comité Atlanta + à Athénes.Il s’agit de s’assurer qu’il y aura bien une délégation mixte femmes hommes dans la représentation du CNO Afghan. Des contacts ont lieu avec le CIO sur ce sujet. .Conférence de presse à Athènes à la représentation du parlement européen, à l’invitation de la présidente de la Commission du droit des femmes. L’objectif est de sensibiliser la presse à l’action du Comité et à l’attention portée à la composition de la délégation d’Afghanistan.

-Eté 2004 : les Jeux Olympiques d’Athènes. La conférence de presse du Comité Atlanta + a lieu sur invitation de la Maire d’Athènes, dans une salle de la Mairie. Viennent rejoindre le Comité, les membres de la délégation du CNO Afghan, deux filles , non voilées, et deux garçons. La porte drapeau sera l’une des jeunes filles. La délégation du Comité Atlanta + se rend ensuite sous la statue de Melina Mercouri pour y déployer une banderole (« why no saudi arabian women at the olympics ? »). Enfin la délégation est reçue par Anita deFranz qui semble dépitée car elle vient d’être débarquée du Comité exécutif. De retour à Paris, en regardant la cérémonie de clôture des JO, les responsables du Comité notent avec indignation que parmi les quelques invités triés sur le volet qui sont auprès du président du CIO, sous la bannière olympique, il y a une ancienne nageuse égyptienne ( Rania Elwani), voilée de la tête aux pieds.

-le 9 septembre 2004 : lettre au président du CIO en forme de bilan : toujours 9 délégations sans femmes ! Un femme voilée sous la bannière olympique. Le Comité Atlanta + demande la création d’un groupe de travail. Pas de réponse.

- début 2008 : participation à l’ambassade de Chine à Bruxelles à une rencontre organisée à l’initiative de Mme Lizin entre des féministes belges, le comité Atlanta + et l’ambassadrice de Chine. L’objectif est de préparer une conférence sur la question de la participation des femmes aux Jeux Olympiques qui aura lieu à Pékin en avril, donc avant les Jeux. Finalement l’invitation à la conférence est refusée aux membres du Comité Atlanta +.

- Avril 2008 : au moment où, une grande partie de l’opinion publique s’indigne de la répression par la police chinoise des manifestations qui ont lieu au Tibet et, où « reporters sans frontières » dénonce l’absence de démocratie en Chine, les athlètes français sont « sommés » de prendre parti en faveur des droits de l’homme. La Commission des athlètes français, avec l’accord du président du CNOSF, propose le port d’un badge avec les mots extraits de la Charte Olympique « pour un monde meilleur ». Badge qu’ils porteront lors du passage mouvementé de la flamme olympique dans Paris. Le président du CIO déclare, devant la conférence des CNO qui se tient à Pékin en avril, que le port de signes de caractère politique ou religieux dans les sites olympiques est contraire à la Charte.

-15 avril 2008 : le Comité Atlanta + envoi une lettre ouverte au président du CIO mettant en évidence la contradiction qu’il y a entre cette position et celle qui consiste à tolérer le voile islamique. Lui rappelant que son devoir et de faire appliquer dans son intégralité la charte et qu’il est temps de revenir aux valeurs olympiques et de faire en sorte que toutes les délégations soient mixtes. Ce monde meilleur doit se construire à travers le sport, et c’est là une véritable mission pour le CIO. En outre, le Comité Atlanta + envoi à chacun des 9 pays qui excluent les femmes de leurs délégations une lettre de demande d’explication en ce qui concerne leurs intentions pour Pékin. Aucune réponse.

- mai 2008 : demande de rendez-vous au président du CIO.

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