LDIF, Ligue du Droit International des Femmes
A LA UNE LA LDIF VIOLENCES SPORT INTERNATIONAL
TRAVAIL CITES LAICITE MATERNITE CONTACT

LDIF > Actualité internationale

Du bon et du mauvais à la 57ème session de la CSW à New York

Paris, le 16 mars 2013

Un point positif : les États sont sommés de ne pas se prévaloir des coutumes, traditions ou considérations religieuses pour justifier leur refus d'éradiquer les violences faites aux filles et aux femmes.Il a fallu pour cela contrer l'opposition de nombre de pays musulmans notamment l’Iran, la Libye le Soudan.

Le point le plus négatif : aucune avancée sur les droits reproductifs et sexuels.

Certes dans ce texte, long, fouillis et répétitif, on trouve à plusieurs endroits affirmée une évidence : « la violence dont sont victimes les femmes et les filles a des conséquences négatives à court et moyen terme sur leur santé, y compris leur santé sexuelle et reproductive, (…) et que respecter, promouvoir la santé sexuelle et reproductive, et la protection et l'application des droits reproductifs, en accord avec le programme d'action de la conférence internationale sur la population et le développement, et la plate forme d'action de Pékin (…) est une condition nécessaire à l'effectivité de l'égalité de genre ».

Mais on notera avec consternation, que lorsqu'il s'agit de préciser quels services de santé les États ont le devoir d'offrir aux femmes victimes de violences, notamment de violences sexuelles, le texte se contente d'indiquer que ces service comprendront  : « la contraception d'urgence, et un avortement sûr, là où de tels services sont permis par la loi »(!).
Or quelle est la plus grande violence des États à l'encontre des femmes sinon celle de leur dénier le droit de disposer librement de leur corps  par exemple en les obligeant à poursuivre une grossesse résultant d'un viol, ce qui plombera le reste de leur vie ?

Certes, à la différence de ce qui s'est passé en 2003 et 2012, les 193 États siégeant à la CSW, ont réussi à se mettre d'accord sur un texte. Et on ne peut que se réjouir de constater qu'une coalition hétéroclite de pays conservateurs - Iran, Libye, Soudan et autres pays musulmans, mais aussi Russie, Vatican, avec en écho extérieur les Frères Musulmans en Égypte - n'a pas obtenu que l'on régresse sur l'expression des droits universels fondamentaux des femmes.

Mais il faut rappeler que l'objet de la 57ème session de la CSW était d'éradiquer les violences faites aux femmes et non de renégocier leurs droits qui ont été définis dans des conventions internationales datant de 1979 ( CEDAW), et réaffirmés dans des plans ou programmes d'action datant de 1994 et 1995.

Plusieurs décennies plus tard, les stratégies des plus conservateurs font que l'on se réjouit de ne pas régresser sans voir que l'on n'avance pas sur ce qui est le plus urgent et faisable par les Etats.

Contact : Annie Sugier, 06 38 39 42 92

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France