La France serait-elle plus en retrait sur la laïcité que l’Union européenne ?
C’est ce qu’il convient de se demander devant deux nouvelles arrivées ce 26 juin.
A Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères européens adoptent un texte intitulé : « Lignes directrices de l'Union européenne sur la liberté de religion et de conviction » dans lequel figure enfin l’affirmation (proposée par nos amis de l’AEPL qui ont participé aux travaux de rédaction) : « Les droits des non-croyants, agnostiques et athées seront protégés par l’UE ainsi que le droit fondamental de changer ou d’abandonner sa religion ou ses croyances ». De plus, l’UE recommande explicitement de décriminaliser le délit de blasphème, ce qui signifie pour la France d'abroger l'article 166 du code pénal local en vigueur en Alsace et en Moselle (Voir le communiqué de la FHE).
En France, le président de l'Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco remet au Président de la République un rapport d'étape où la réalité du terrain, repeinte en rose, est ainsi résumée : « la France n'a pas de problèmes avec sa laïcité. » Et suit le constat qu'il suffit de rendre la laïcité « aimable » pour que tous ses adversaires en deviennent de fervents supporters. Certes, bon nombre d’analyses sont intéressantes, mais ce rapport n’ayant pas été soumis au vote des membres de l’Observatoire, il ne reflète que l’opinion du président, comme le souligne Patrick Kessel dans un communiqué de ce jour.
Face à ce déni de la réalité, devrons-nous désormais attendre que des directives européennes nous enjoignent de faire avancer la laïcité en France ?
Martine Cerf
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