La séquestration archaïque de quatre princesses à Djeddah (communiqué LDIF)
Quatre princesses, filles du roi Abdallah d'Arabie Saoudite, dénoncent leur séquestration à Djeddah et les sévices subis depuis maintenant douze années .
Leurs demi-frères du côté paternel, Abdelaziz, Khaled et Mitab, les retiendraient séquestrées et leur infligeraient des traitements « violents, injustes et attentatoires à leur état physique, psychique et moral»
L'information a été rendue publique par le cabinet de M° Roland Dumas qui, au nom de ces princesses , a déposé plainte auprès du Haut-Commissariat des Droits de l'Homme et auprès de la Ligue Arabe, pour « violences commises au sein de la famille » et en invoquant, parmi d'autres, l'article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme signée par l’Arabie Saoudite, rappelant que toute personne a le droit de circuler librement, de quitter et de revenir dans son pays.
C'est le système du gardiennage mâle auquel est soumise toute Saoudienne qui est en cause et qu'illustre de la pire façon le sort réservé aux princesses Sahar, Maha, Hala, et Jawaher
Paradoxe, au printemps dernier, la presse internationale se faisait l'écho, d'une première en Arabie Saoudite : le lancement d'une campagne financée par la fondation du roi Abdallah pour « combattre » les violences domestiques.
La situation dénoncée aujourd'hui apporte la preuve de l'hypocrisie de régimes autocratiques qui, d'un côté veulent montrer une figure moderne, et de l'autre refusent de supprimer l'obligation inique de pourvoir toute femme d'un gardien masculin. Cette fonction de surveillance est dévolue à tout homme de la famille quel que soit son âge : père, frère, voire même fils.
La suppression de ce gardien (mahram), est la première des sept revendications posées par Mona Kareem, une blogueuses saoudienne des plus actives.
Pour la Ligue du Droit International des Femmes ( LDIF )le combat contre l'apartheid sexuel et contre le statut de second rang imposés aux Saoudiennes, comme à d'autres femmes de par le monde, est une priorité.
C'est ainsi que la LDIF a manifesté devant l'ambassade d'Arabie Saoudite le 17 juin 2011, pour soutenir le mouvement « Women2Drive » des Saoudiennes réclamant le droit de conduire une voiture.
La LDIF a également manifesté à Londres le 25 juillet 2012, à la veille des Jeux Olympiques, afin de dénoncer l'acceptation par le Comité International Olympique des conditions posées par l'Arabie Saoudite à l'envoi aux JO de deux athlètes féminines, au mépris des règles de l'Olympisme : le port d'un costume couvrant intégralement leur corps, la présence permanente d'un gardien mâle de leur famille, la non mixité.
Chacun aura gardé en mémoire les tristes images de la jeune judoka ridiculisée par son accoutrement.
Nous combattons pour un droit universel des femmes qui ne dépende pas du lieu de leur naissance.
Contact : Annie Sugier 06 38 39 42 92
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