Au nom de toutes les femmes : la force tranquille d'une présidente de séance à l'Assemblée Nationale
COMMUNIQUE
Le 9 octobre 2014
En plein débat sur la transition énergétique à l'Assemblée Nationale, le député UMP Julien Aubert a été rappelé au respect du règlement par la présidente de séance, la socialiste Sandrine Mazetier, ce qui a donné lieu à une inscription au procès-verbal entraînant une sanction financière.
La raison ? Le refus obstiné du député de respecter les instructions du bureau de l’Assemblée relatives à la féminisation des fonctions : la présidence étant assurée par une femme, celle-ci doit être appelée « Madame LA présidente » et non Madame LE président.
Qu'on ne s'y trompe pas, le sujet n'est pas secondaire car c'est à travers le langage, élément fondamental de la culture, que se reproduisent les stéréotypes.
Se retrancher derrière les règles de l'Académie française, comme l'a fait Julien Aubert, est pure hypocrisie. En effet la langue française, dont l'Académie est la gardienne tâtillonne, porte la marque idéologique de grammairiens misogynes. Ceux-ci ont voulu affirmer, à travers la « virilisation » des noms de certain(e)s fonctions et métiers, notamment les plus prestigieux, leur volonté d'en exclure les femmes (*).
Il aura fallu le courage calme et l'autorité sans faille de Sandrine Mazetier lors de cet échange, pour que la sanction s'impose.
Les associations féministes dont les noms suivent apportent leur soutien à Sandrine Mazetier et la félicitent pour sa fermeté.
LIGUE DU DROIT INTERNATIONAL DES FEMMES,
COORDINATION FRANCAISE POUR LE LOBBY EUROPEEN DES FEMMES
ANEF, ASSOCIATION NATIONALE DES ETUDES FEMINISTES
COLLECTIF FEMINISTE « RUPTURES »
COLLECTIF NATIONAL POUR LES DROITS DES FEMMES
ENCORE FEMINISTES
FEMMES SOLIDAIRES
FORUM FEMMES MEDITERRANEE
LIBRES MARIANNES
MARCHE MONDIALE DES FEMMES PARIS IDF
REGARDS DE FEMMES
REUSSIR L'EGALITE HOMMES FEMMES
Contact : Annie Sugier 06 38 39 42 92
(*) Pour en savoir plus lire :
« Politique de la langue et différence sexuelle. la politisation du genre des noms de métier », de Claudie Baudino, L’Harmattan, octobre 2001
« Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin », de l’historienne Eliane Viennot , éditions iXe 2014.
|