Ripostes féministes à la barbarie islamiste
Anne Zelensky, l'une des grandes figures du féminisme actuel écrit dans Ripose Laique un article sur les Ripostes Féministes à la barbarie islamiste.
FEMINISME ET LAICITE
Ripostes féministes à la barbarie islamiste
lundi 19 janvier 2009, par Anne Zelensky
Que les femmes soient le cœur de cible des islamistes, nous l’avons souvent montré dans ces colonnes. Une actualité sinistre l’illustre une fois de plus. Aucun media hexagonal n’en fait état.
Au Pakistan, un chef local, Shah Durran, lié au mouvement des talibans pakistanais, dans la région de Swat, a proféré des menaces de mort à l’encontre des fillettes qui braveraient son interdiction d’aller à l’école. Dans la fouiée, il a promis de faire exploser les écoles de ce district qui continueraient à accueillir les filles. Elles ont jusqu’au 15 janvier pour obtempérer… Cette bande de fous de dieu a déjà détruit 250 écoles !
Pas un hasard si ces terroristes s’en prennent à l’école des filles. Il s’agit de maintenir cette moitié de l’humanité qu’ils haïssent, dans l’ignorance qui fait le lit la soumission. En Iran, on ne compte plus les pendaisons et lapidations de femmes sous des prétextes divers. Une affaire fait quelque remous. Une étudiante iranienne, détenue un mois, fin 2008 pour atteinte à la sécurité nationale, est interdite de quitter l’Iran, a déclaré mardi 13 janvier le porte-parole de la justice, Alireza Jamshidi, lors d’un point de presse.
L’étudiante, qui réside aux Etats-Unis, avait été arrêtée le 15 octobre 2008 à Téhéran par des hommes en civil se présentant comme des policiers de la route. Le pouvoir judiciaire avait ensuite confirmé sa détention pour délit contre la sécurité (nationale), avant qu’elle ne soit libérée le 11 novembre après le versement par sa famille d’une caution de deux milliards de rials (196.000 dollars).
Selon son avocat, Mohammad Ali Dadkhah, Echa Momeni a été arrêtée à cause de sa participation à une pétition pour rassembler un million de signatures, appelée « One million », pour demander l’égalité des droits entre les femmes et les hommes en Iran. Diplômée de la faculté Northridge de l’Université d’Etat de Californie, l’étudiante se trouvait en Iran pour effectuer des recherches sur la situation des femmes pour sa thèse de doctorat, d’après la même source.
L’Iran ne reconnaît pas le principe de double nationalité et considère n’avoir pas de comptes à rendre à un autre pays dans ce type de situation. Deux universitaires et un homme d’affaires irano-américains avaient été arrêtés et détenus pendant plus de trois mois en 2007, soupçonnés d’atteinte à la sécurité.
Dans ces deux cas, des féministes françaises réagissent. Le deuxième prix Simone de Beauvoir a été décerné le 9 janvier, a « One million », ce million de signatures collectés en Iran pour l’égalité des droits Homme/femmes en Iran. Le prix Simone de Beauvoir, créé à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivaine en 2008, consacre le combat pour la liberté, de femmes de par le monde. L’année dernière, il a été remis à Taslima Nasreen et Ayan Hirsi Ali.
Cette campagne sans précédent pour « One million », a mobilisé à la fois des militants des droits de l’homme, des féministes et des anonymes, et bataille depuis plus de deux ans en faveur d’une amélioration des droits des femmes en Iran. Les membres de cette campagne ont su imaginer et mettre en œuvre un mode d’information, de sensibilisation et de mobilisation des femmes pour leurs droits. Elles et ils ont utilisé le porte à porte et le dialogue dans les lieux publics pour recueillir des signatures.
En l’absence d’une liberté d’expression et en présence de la censure, elles et ils ont fait entendre leur voix, notamment par le recours aux nouveaux médias. A l’origine de cette mobilisation, le 12 juin 2006, une manifestation de défense des droits des femmes, en plein cœur de Téhéran, sur la place Hafté Tir. Réprimé à coups de matraques et d’arrestations, ce rassemblement pousse alors un petit groupe de militantes à lancer une vaste opération de mobilisation à travers le pays.
Leur mission est inédite : il s’agit de rassembler, autour d’une même cause - l’amélioration du statut du « second sexe » - des femmes issues d’horizons divers : laïques, islamistes, avocates, étudiantes, femmes au foyer...
Pour la deuxième fois, le prix S. de Beauvoir a donc distingué, parmi tous les combats pour la liberté dans le monde, celui des femmes originaires de pays musulman.
Quant à l’ultimatum des fous de dieu pakistanais, là encore des féministes françaises y ont réagi. Un collectif à l’initiative de « Ruptures », présidé par Monique Dental, s’est mis en place et a écrit une lettre à l’ambassadrice du Pakistan en France. Les nombreuses signataires y expriment leur indignation et interpellent le pouvoir pakistanais, via sa représentante en France. Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pakistanais pour combattre ces violences qui bafouent les Conventions internationales sur les droits humains fondamentaux ? Quelles moyens policiers a t il mis en oeuvre pour rechercher et punir les auteurs de ces crimes ? Comment explique t il que 250 écoles aient pu être détruites en toute impunité ? Quelle protection concrète assure t il aux enfants menacées ?
Pas trace de ces informations dans nos medias, pourtant dûment prévenus. Ils préférent s’appesantir indéfiniment sur les derniers rebondissements de l’affaire israëlo- palestinienne et alimenter les haines communautaristes. Ils se désintéressent de tout ce qui apporte de l’air et un espoir dans notre monde saturé d’horreurs.
Ceci étant, je me garderai de choisir mon camp. Et je fais miens les propos justes de Wafa Sultan, la célébre sociologue d’origine syrienne, qui n’a jamais mâché ses mots sur l’islam et qui vient de publier un point de vue cinglant sur Gaza : « Puisqu’il m’importe peu de satisfaire les uns, de défendre les autres ou d’éviter la colère des troisièmes, je peux dire que le Hamas n’est qu’une sécrétion islamique terroriste dont le comportement irresponsable à l’égard de sa population l’empêche de se hisser au niveau du gouvernement. Mais ceci est conforme à l’habitude, puisque, à travers l’histoire de l’islam, jamais une bande de criminels islamistes n’a respecté ses administrés. (...) Je ne prétends pas défendre Israël, puisque les Juifs ne m’ont pas demandé mon avis quant à leur terre promise. S’ils me demandent mon avis, je leur conseille de brûler leurs livres sacrés, de quitter la région et de sauver leur peau. Car les musulmans constituent une nation rigide exempte de cerveau. Et c’est contagieux. Tous ceux qui les fréquentent perdent la cervelle… »
Pour revenir à l’Hexagone, les ripostes féministes citées manifestent clairement leur solidarité avec les femmes asservies des pays musulmans. Des féministes paraissent enfin avoir fait un choix. Hier encore, beaucoup d’entre elles n’osaient pas prendre parti ouvertement contre le terrorisme islamiste au nom de scrupules hérités de leur passé gauchiste. On se plait à espérer que dans la foulée, le lien se fera ici aussi, entre les exactions contre les femmes et leur origine : une religion et une idéologie, terreau d’élection du mépris et de la relégation d’ une moitié de l’humanité.
Anne Zelensky
Le point de vue de Wafa Sultan (Aafaq.org) dimanche 11 janvier 2009 - 22h51, par Chawki Freïha - Beyrouth Texte repris du site MediArabe.info (MAI).
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