Tribune : Choisir sa vie, choisir sa mort, des femmes persistent et signent
(Libération du 31 novembre 2019) Si, pour une raison ou une autre, et qui vous appartient entièrement, vous avez décidé de mettre fin à vos jours, vous pouvez bien sûr vous précipiter sous la rame du prochain métro, ou sous le TGV.
Vous pouvez bien sûr vous taillader les veines avec une lame de rasoir, vous pouvez bien sûr sauter du haut de la tour Eiffel - ou de votre balcon (si vous avez un balcon), vous pouvez bien sûr vous pendre à l’arbre qui est au fond du jardin (si vous avez un jardin), vous pouvez bien sûr vous jeter dans la Seine, lesté·e d’un solide bloc de béton (si vous avez les moyens de le transporter vers l’endroit requis).
Oui, si vous avez décidé d’en finir, si vos souffrances vous sont devenues insupportables, alors en effet vous pouvez tenter tout cela pour quitter la vie, - et, peut-être, y réussir. Ou non - et être alors, à votre insu, «sauvé·e», «soigné·e» mais peut-être handicapé·e à vie, prisonnier·ère pour toujours d’un corps meurtri qui ne vous obéit plus, d’un personnel soignant ou de familles (telle celle de Vincent Lambert) décidés à prolonger coûte que coûte cet état, à vous imposer de survivre que vous le vouliez ou non.
Vous pouvez donc, tant que vous en avez la force, tenter de vous donner la mort. Elle sera toujours violente.
Car en France aujourd’hui, il est interdit de mourir lorsque l’on a décidé de le faire, de son propre chef, dans la sérénité et la dignité, entouré des siens, de ceux que l’on aime et qui vous aiment.
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