LA FLAMME OLYMPIQUE PORTE-T-ELLE ENCORE SON MESSAGE : « L’ESPOIR ECLAIRE NOTRE CHEMIN » … ?
19 mars 2020. A l’image de la cérémonie fantôme d’allumage de la flamme qui s’est déroulée en l’absence de public pour cause de coronavirus, l’ambiguïté du communiqué du CIO (*) sur un éventuel report des JO de Tokyo ne fait qu’ajouter à la confusion.
Il en va de même pour l’action du CIO en faveur de l’égalité femmes-hommes. Alors qu’il multiplie les annonces triomphalistes, le CIO passe à côté de l’essentiel : promouvoir l’universalité des droits des femmes.
Quand le CIO osera-t-il sanctionner les pays qui imposent l’apartheid sexuel ?
Pour en savoir plus lire l’analyse ci-dessous (version française)
Annie Sugier, présidente, Ligue du Droit International des Femmes & Collectif Tokyo 2020-Paris 2024
(*)
https://www.olympic.org/news/communique-from-the-international-olympic-committee-ioc-regarding-the-olympic-games-tokyo-2020
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Analyse (version française :
Paris le 18 mars 2020
Olympisme et égalité des sexes : les oublis du CIO.
En cette année Olympique, le président du CIO, Thomas Bach, s’efforce de nous convaincre que l’égalité des sexes est une réalité aux Jeux Olympiques1.
L’optimisme du CIO se fonde sur l’équilibre entre le nombre d’athlètes femmes et hommes bientôt atteint aux JO de Tokyo ; l‘obligation faite à tous les CNO d’inclure au moins une athlète femme et un athlète homme parmi leurs membres ; et une nouveauté : les CNO seront encouragés à choisir comme porte drapeau, un couple femme-homme .
Que demander de plus ?
C’est oublier que le CIO s’obstine à garder le silence sur le non-respect de la Charte Olympique par l’Iran et l’Arabie Saoudite du fait de leurs lois nationales imposant l’apartheid sexuel y compris dans le sport. Comme si ce sujet n’était pas de son ressort, alors que le CIO a su prendre des mesures radicales contre l’apartheid racial lorsqu’il était imposé par la loi en Afrique du Sud.
Pas un mot sur les sportives Iraniennes radiées à vie pour avoir refusé de porter l’uniforme islamiste obligatoire. Pas un mot sur les activistes saoudiennes torturées et emprisonnées pour avoir milité pour le droit de conduire une voiture et contesté le tutorat masculin.
Le CIO ose même se vanter du tournant représenté par les JO de Londres 2012, où, pour la première fois, toutes les délégations comportaient des femmes, citant notamment l’Arabie Saoudite.
Mais le CIO passe sous silence avoir accepté les trois conditions posées par l’Arabie Saoudite : hijab obligatoire, présence permanente de tuteurs masculins et ne participer qu’à des compétitions non mixtes. Conditions qui avaient également été posées par l’Iran et acceptées par le CIO dès 1996, aux JO d’Atlanta !
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