Communiqué : La ministre des sports n’a pas lu la Charte Olympique
Paris, le 12 juin 2020. Le jeudi 11 juin, lors de son audition par la Commission d’Enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste1, la ministre des sports, Madame Roxana MARACINEANU, n’a cessé de minimiser le rôle du sport dans le prosélytisme islamiste, considérant que « ce n’est pas dans le sport que les personnes radicalisées le sont devenues ».
Interrogée par la rapporteure, Madame Jacqueline Eustache-Brinio, sur l’intérêt d’étendre au sport la loi sur les signes religieux à l’école, la ministre exhume les arguments éculés des opposants à cette loi, « refusant que le sport prenne le parti d’exclure » ce qui risquerait de pousser les parents concernés à retirer leurs filles des clubs – car naturellement c’est bien du port du voile qu’il s’agit- et à les inscrire dans des structures privées à caractère religieux.
Le leitmotiv de la ministre est clair : « Il faut accepter les publics comme ils sont, comme ils viennent ». D’où la remarque de la présidente de la CE, Madame Nathalie Delattre à l’adresse de Roxana MARACINEANU : « les propos de la ministre que vous êtes me semblent un peu laxistes, c’est-à-dire que nous ne sentons pas les limites [fixées aux] personnes qui viennent dans ces clubs ni aux personnes qui forment dans ces clubs ».
La ministre semble oublier que la valeur éducative du sport moderne tient à l’apprentissage du respect de la règle unique, condition même de son universalité. Encore faut-il connaitre la règle, en l’occurrence, celle qui dans la Charte Olympique impose une stricte neutralité dans le sport, et dont le texte est le suivant : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique ».
Texte pourtant simple dont la ministre ne semble pas avoir pris connaissance puisque, répondant à la proposition de la rapporteure d’introduire cet article dans les règlements des Fédérations, elle invente : « c’est bien cet article-là qui va nous permettre de voir à la télévision des filles voilées pendant les JO car il est mentionné que le port du voile est un signe culturel et non cultuel ».
Grave confusion due soit à l’ignorance, ce qui est inacceptable de la part de la ministre des sports, soit à la volonté d’imposer une vision contraire à l’universalisme républicain sous couvert d’inclusivité, ce qui est encore plus grave.
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