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Résolution adoptée par 200 organisations de défense des droits des femmes

A Kaboul, le 25 janvier 2010 une Résolution a été adoptée par 200 organisations de défense des droits des femmes et de la société civile afghane contre le risque de banalisation du "talibanisme".

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Résolution adoptée par 200 organisations de défense des droits des femmes et de la société civile afghane
Hôtel Intercontinental - Kaboul, Afghanistan, le 25 janvier 2010
Le 28 janvier 2010 va se tenir à Londres une conférence au cours de laquelle sera discuté un plan de négociation avec les taliban. Nous, ici réunis, organisations de défense des droits des femmes et de la société civile afghane, participant à ce rassemblement historique, avons acté les points suivants :
1.En vertu du fait que les taliban ont de façon permanente violé les droits des hommes et des femmes de notre pays, et ce, pendant et après qu’ils ont été au pouvoir, nous exprimons clairement et fermement notre objection à toute négociation avec les taliban.
2.Nous voulons la paix et la sécurité dans notre pays, mais nous affirmons que la Constitution afghane et la Déclaration internationale des Droits de l’Homme ne sauraient, en aucun cas, être soumises à un marchandage.
3.Nul, y compris l’Etat afghan, n’a le droit de faire entrer dans l’appareil de l’Etat des criminels, des personnes qui ont violé les Droits de l’Homme et les Droits des femmes. En revanche, nous acceptons que ceux qui ont été contraints de rejoindre les taliban, puissent être soutenus et encouragés à quitter leurs rangs.
4.Nous alertons la communauté internationale sur le fait quelle ne doit pas subventionner un plan qui renforcerait les taliban terroristes.
N’étendons pas, par la mise en œuvre de plans voués à l’échec, l’insécurité sur le territoire afghan.
5.Nous estimons qu’il n’y a aucune différence entre les dirigeants taliban  et les dirigeants de l’organisation « sortie de l’enfer » Al Qaeda. Retirer les noms de taliban de la liste noire (liste du Comité 1267 des Nations Unies), veut dire qu’il faut aussi retirer de cette liste celui d’Ousama Ben Laden et des autres dirigeants d’Al Qaeda.
6.L’Etat afghan et la communauté internationale ont la responsabilité et le devoir de soutenir et de protéger la libre expression, les Droits de l’Homme, les Droits des femmes et la démocratie dans le pays. Ces objectifs ne peuvent en aucune manière être atteints par la négociation avec les taliban.
7.Nous exigeons de l’Etat afghan et de la communauté internationale de ne pas laisser l’Afghanistan replonger dans la situation où il était avant 2001: les valeurs démocratiques ne doivent pas être sacrifiées dans des marchandages politiques.
8.Cette résolution a été approuvée à l’unanimité par les 200 organisations participant à ce rassemblement.


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Resolution passed by 200 women’s rights and Afghan civil society organizations
Intercontinental Hotel – Kabul, Afghanistan, January 25, 2010

On January 28, 2010 a conference will be held in London, where a plan for negotiating with the Taliban will be discussed. We, women’s rights and Afghan civil society organizations participating in the abovementioned historic meeting, herewith declare the following:
1.Based on the persistent violation of the rights of women and men by the Taliban, whether when in power or after, objections were clearly and strongly expressed by all parties participating in this meeting regarding any negotiation with the Taliban.
2.We desire peace and stability in Afghanistan, but we reaffirm that the Afghanistan Constitution and the International Declaration of Human Rights are non-negotiable.
3.No country or organization, including Afghanistan itself, has the right to appoint criminals or those who violate women’s and men’s rights to political or governing bodies. We nonetheless support those who, due to diverse problems, were allied with the Taliban, and we encourage them to leave their ranks.
4.We strongly urge the international community to oppose the funding of any program that offers further support of terrorists and the Taliban. We cannot support such a plan, destined to fail, which will bring about insecurity in Afghanistan.
5.We believe that there is no difference between Taliban leaders and those of the nightmare Al-Qaida organization. Removing Taliban leaders’ names from black lists (U.N. Committee 1267), is the same for us as removing the names of Osama bin Laden and Al-Qaida leaders.
6.The Afghan Government and the international community have the responsibility and obligation to support and protect freedom of expression, the rights of women and men and other elements of democracy in Afghanistan. Achieving these goals can in no respect be achieved by negotiation with Taliban.
7.We urge the Afghan Government and world powers to not let Afghanistan once again be plunged back to the pre-2001 era: democratic values must not be sacrificed to political bargaining.
8.The articles in this resolution were unanimously approved by all 200 participating organizations.

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France