LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Publication du 23 septembre 2022.
Objet : apartheid sexuel dans les théocraties islamistes.
Monsieur le Président
La mort tragique de la jeune Mahsa Amini assassinée par le régime islamiste iranien, pour avoir "mal porté" le voile, interroge une nouvelle fois sur l’apartheid sexuel et ses contraintes imposées aux femmes, notamment leur effacement/invisibilisation dans l'espace public.
Au cœur de ce système, le port obligatoire du hijab, afin « d’éviter la corruption qui pourrait naître de la présence simultanée d’hommes et de femmes dans un même espace », disait le président Rafsandjani en 1993 pour justifier la séparation radicale des sexes.
Dès 1979 cela s'est traduit par un statut de second rang pour les femmes, légitimant le tutorat masculin avec ce que cela emporte d'atteintes à leur dignité et liberté.
Dans le passé, les Nations-Unies ont condamné sans réserve l’apartheid racial, qualifié de « crime contre l’humanité » (Résolution 3068 (XXVIII) de l’Assemblée Générale), et promulgué la Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid.
A la lumière des événements qui se produisent régulièrement en Iran (suicide par le feu, désertion d'athlètes qui refusent de se voir imposer le voile y compris pendant les compétitions, etc..) mais aussi de ceux qui se déroulent en Afghanistan, ce serait l’honneur de la France de proposer à Assemblée Générale des Nations-Unies, que l’apartheid sexuel soit décrété crime contre l’humanité.
Respectueusement
La présidente, Annie Sugier
La Secrétaire Générale, Linda Weil-Curiel
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