Dossier de presse : Jeux Olympiques PEKIN 2008
Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne, qu’elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement Olympique".
(Charte olympique)
Objectifs
L’objectif d’ATLANTA + est de faire en sorte que dans tous les pays du monde les athlètes femmes aient la possibilité de participer aux Jeux Olympiques au même titre que les athlètes hommes. La Charte Olympique qui exclut toute forme de discrimination doit être appliquée avec rigueur par le Comité International Olympique (CIO).
Les raisons avancées pour justifier la non participation des femmes sont inacceptables qu’il s’agisse de la volonté de certains Etats sous des prétextes religieux ou culturels ou même simplement de la préférence donnée aux athlètes hommes par des pays dont les moyens économiques sont limités.
L’idée de créer ATLANTA + est née en 1992 lors des Jeux Olympiques de Barcelone. Alors que le monde entier célébrait la fin de l’apartheid et le retour de la délégation sud-africaine enfin composée de Noirs et de Blancs, peu nombreux étaient ceux qui remarquaient que 35 délégations nationales étaient composées exclusivement d’hommes.
Le premier adhérent au comité ATLANTA+ a été Eric Tabarly
Actualités
Les Jeux Olympiques de Pékin : les sportifs doivent redécouvrir le sens de l’olympisme
Le Comité International Olympique ne peut pas dire que l’olympisme c’est plus que du sport, c’est une pensée, une pédagogie fondée sur des valeurs de démocratie et de non discrimination, et ne pas voir la contradiction avec la réalité chinoise d’aujourd’hui et les violences qui se déroulent au Tibet.
Le choix de Pékin était une gageure. Le pari risque bien d’être perdu si les sportifs des pays démocratiques ne viennent pas au secours du CIO lui-même en faisant un geste pour montrer qu’ils sont bien porteurs des valeurs de l’olympisme. La proposition des athlètes français de porter un signe qui reprend des termes de la Charte est sans doute une bonne initiative car c’est la charte qui constitue le cœur du message universaliste de l’olympisme.
Ceux qui comme les pays Africains dans les années 60 se sont appuyés sur cette charte pour dénoncer la pratique de l’apartheid en Afrique du Sud et avaient obtenu l’exclusion pendant 30 ans de ce pays des JO n’ont pas oublié le levier inestimable qu’a représenté la bataille autour de la non discrimination dans le sport.
Nous qui sommes un réseau féministe international qui luttons depuis 1992 en nous appuyant sur la charte olympique, pour que plus aucune délégation nationale aux jeux Olympiques n’exclue les femmes, nous savons que seule cette loi nous permet de mettre les pays islamistes au pied du mur. Nous avons obtenu que le nombre de délégations sans femmes passe de 35 (jeux de Barcelone) à 9 (jeux d’Athènes) : mais le CIO n’a pas osé utiliser l’arme de l’exclusion..
Nous ne pouvons que regretter que les dirigeants du CIO et les sportifs, aient montré dans les dernières années aussi peu de solidarité avec la situation des opprimé(é)es dans le monde y compris, comme dans le cas des femmes, où cela était visible dans le stade olympique. Ils ont aujourd’hui l’occasion de se rattraper en déclarant leur attachement aux termes de la charte et en montrant ce que cela signifie concrètement.
Annie Sugier, présidente de La Ligue du droit international des femmes et du Comité ATLANTA+
06 08 48 79 33
6 Place St Germain 75005
ATLANTA-SYDNEY-ATHENES+
« All forms of discrimination with respect to a country
« or a person, whether for reasons of race, religion,
« politics, sex or any other, are incompatible with the
« Olympic Movement »
(Olympic Charter)
PEKIN 2008
Pour les sportifs de tous les pays du monde, l’année 2008 sera d’abord une année Olympique. Mais ils ne seront pas les seuls à se préparer à cet évènement qui est sans doute l’un des plus médiatisés de l’actualité.
Car les Jeux Olympiques, malgré les critiques dont ils sont l’objet - gigantisme, affairisme, favoritisme- continuent à fasciner. Sans doute parce qu’ils ont l’ambition de ne pas être simplement un lieu de compétition sportive comme les autres, pas plus qu’ils ne se réduisent à un supermarché publicitaire ou à un sous produit du sport spectacle.
Historiquement, la raison d’être du renouveau des Jeux de l’Antiquité, tel qu’il s’est concrétisé pour la première fois à Athènes en 1896, a été la volonté de promouvoir des valeurs universelles à l’intention de la jeunesse du monde.
On peut être sceptique, on peut en rire, on peut vouloir profiter de ces Jeux pour défendre des causes politiques ou humanitaires, mais on peut aussi jouer le jeu et rester sur le terrain du l’olympisme et de ses ambitions.
Réinterroger le sens de l’olympisme, c’est l’objet de ce texte.
Se demander pourquoi, s’agissant de la présence des athlètes femmes, après la lutte acharnée des sportives occidentales pour obtenir la reconnaissance de leur droit à participer aux Jeux, aujourd’hui encore du fait de la résistance d’un dernier carré d’irréductibles - les pays islamistes- les Jeux ne remplissent toujours pas leur fonction première : celle de rassembler la jeunesse du monde entier. Les femmes de ces pays sont toujours interdites de stade.
Et cela révèle bien le sens véritable des « coutumes », par exemple le port du voile islamique, qui signe la ségrégation entre les hommes et les femmes.
Olympisme et universalisme
Idéalement, la trêve Olympique représente d’abord un moment de paix entre les peuples et l’occasion pour les jeunes du monde entier d’apprendre à se connaître en se mesurant les uns aux autres dans le respect et la non violence. Ceux qui font partie, à quelque titre que ce soit, du Mouvement olympique, sont selon la Charte olympique les ambassadeurs de ses valeurs et non de celles des nations auxquelles ils appartiennent.
Ainsi le stade Olympique est sans doute le seul lieu international où s’impose une loi unique: celle de la Charte Olympique qui proscrit toute forme de discrimination :
« Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne qu’elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autre est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique ».
L’histoire des Jeux Olympiques, témoigne de la force symbolique du sport qui doit être, qui devrait toujours être, un facteur d’épanouissement personnel. Mais le sport se révèle aussi être un formidable moyen d’expression pour ceux que l’Histoire a voulu opprimer.
Personne n’aura oublié la victoire de l’athlète Noir Jesse Owen à Berlin en 1936, à la veille des tueries de la deuxième guerre mondiale, comme un ultime avertissement à l’Allemagne nazie qui s’attendait à la réussite d’un athlète aryen :
« Que son triomphe se situe à Berlin devant le maître d’une Allemagne bercée par les théories de l’homme blanc supérieur et des races inférieures, constitue le plus étonnant symbole que l’on puisse opposer aux spéculations du nazisme »
(« des Jeux Olympiques » aux éditions de la Matinière).
Personne n’aura oublié les déchirements du monde sportif qui ont accompagné les moments forts de la « guerre froide » et les boycotts qui s’en suivirent, ni le poing levé des athlètes Noirs américains en signe de révolte contre la discrimination raciale aux Etats-Unis, ni le sang des athlètes israéliens cruellement assassinés et le visage masqué des Palestiniens qui les tenaient en otage …
Mais il y eut aussi l’exclusion pendant 30 ans de l’Afrique du Sud des Jeux Olympiques pour cause d’apartheid racial. Certes, ce ne fut pas à l’initiative du CIO bien que la décision lui revînt, mais sous la pression internationale à la suite d’une résolution des Nations Unies. Il fallut attendre les Jeux de Barcelone en 1992 pour que l’Afrique du Sud ayant mis un terme à l’apartheid soit autorisée à réintégrer la famille olympique.
Olympisme et ségrégation à l’encontre des femmes.
Etait-ce pour autant la fin de l’apartheid ? Sûrement pas puisque personne ne semblait remarquer l’existence à ces mêmes Jeux de Barcelone une forme beaucoup plus ancienne de ségrégation, celle qui touche des millions de femmes sous des prétextes religieux et culturels.
Ainsi, lors de la cérémonie d’ouverture, alors que la presse du monde entier proclamait que « la fête était enfin complète » avec le retour de l’Afrique du Sud représentée par des athlètes noirs et blancs, des dizaines de délégations sans athlètes féminines défilaient dans la plus parfaite indifférence des médias. Très précisément 35 délégations nationales ne comportaient aucune femme.
Alors que l’absence des noirs causait un scandale car ils avaient été écartés en raison de leur appartenance raciale, l’absence de femmes simplement parce qu’elles sont femmes n’a entraîné aucune réprobation.
Expression d’une discrimination ordinaire des pays pauvres qui donnent la préférence aux sportifs masculins parce que cela leur paraît normal de privilégier les garçons dans tous les domaines ?
Oui, certes, mais aussi expression d’une volonté délibérée dans le cas des pays islamistes de ségrégation entre les hommes et les femmes, et d’exclusion les femmes de l’arène sportive internationale.
Comme de la sphère publique si elles ne sont pas revêtues d’un costume qui les dissimule en ayant leur individualité de femme.
De même, à partir de 1993, tous les quatre ans à l’initiative de l’Iran, comme une sorte de réplique aux jeux olympiques officiels, se tiennent à Téhéran des jeux dits de la « Solidarité islamique» qui regroupent les femmes musulmanes.
Ces jeux sont fermés à la presse sauf au moment de la sinistre cérémonie de remise des médailles à des sportives recouvertes du voile noir de la tête aux pieds, voile censé protéger leur pudeur des regards extérieurs ! Des observatrices déléguées par le CIO ont accepté d’assister au déroulement de ces Jeux et ont produit des rapports élogieux, sans même prendre conscience de la gravité des faits dont elles se rendaient complices par leur seule présence.
Quelle justification ont donc osé afficher les organisateurs des jeux séparés qui institutionnalisent une pratique qui, lorsqu’elle touchait les noirs d’Afrique du Sud, était considérée comme contraire aux valeurs universelles des droits de l’homme ? La réponse est inscrite dans le discours d’ouverture prononcé lors des premiers Jeux de la Solidarité islamique en 1993 par Hashimi Rafsandjani, alors président de la République islamique d’Iran :
« Les Olympiades ont été l’occasion d’une grande confrontation entre les femmes qui ne voulaient pas paraître sur les scènes olympiques et d’autre part les organisateurs occidentaux qui exerçaient une pression pour qu’elles s’y plient…Les musulmans devraient prendre toutes les précautions pour que les femmes ne soient pas mêlées aux conséquences indésirables du sport, et d’un autre côté nous devons faire de notre mieux pour satisfaire à leurs aspirations. Etant l’un des fondements du monde musulman, notre République islamique gouvernée par les lois de l’Islam s’est engagée dans cette voie, en réunissant pour ce congrès des experts des pays islamiques ainsi que des personnes qui ont foi dans la préservation de la pureté des femmes et dans les enseignements de l’Islam, afin de prévenir la corruption qui pourrait résulter de la présence simultanée d’hommes et de femmes athlètes dans un seul et même lieu ».
Ces arguments du respect de la pureté des femmes, de leur fragilité, de leur pudeur, résonnent à nos oreilles de femmes occidentales comme un leitmotiv familier qui nous ramène aux années victoriennes.
Le baron de Coubertin, lui-même utilisait un vocabulaire plus rude et qualifiait les olympiades femelles d’inintéressantes, inesthétiques et incorrectes. Ce fut une Française, Alice Milliat, fondatrice de la fédération sportive féminine internationale en 1921, qui réussit à obtenir l’entrée des femmes dans certaines épreuves d’athlétisme en 1928 à Amsterdam. Depuis lors la place de femmes aux Jeux n’a cessé de croître au point de représenter en 2004 près de 41 % des athlètes.
Mais ce chiffre global ne suffit pas à décrire la réalité.
L’accroissement du nombre ne signifie pas la participation des femmes de chacun des pays.
Ainsi l’accroissement du nombre des athlètes noirs au fil des Jeux n’empêchait pas que ceux d’Afrique du Sud en étaient exclus de par la volonté politique de leur pays;
Ne rien faire face à cette situation c’est mettre en danger les femmes qui dans les pays musulmans comme tels ceux du Maghreb par exemple, luttent pour continuer à pratiquer le sport dans les conditions vestimentaires adaptées aux différentes disciplines et imposées par les règlements internationaux. Malgré les menaces de mort dont elles sont l’objet de la part des islamistes elles tiennent bon. On se souviendra du cri de l’Algérienne Hassiba Boulmerka, en 1995 à Gôtebourg, « je décerne cette médaille à toutes les femmes du monde qui souffrent la même chose que moi, et en particulier les femmes algériennes ».
C’est pour leur apporter notre appui que dès 1992, La Ligue du Droit International des Femmes et Terre des Femmes ont créé une association commune, ATLANTA+ qui fait entendre sa voix à chaque Jeux Olympiques, et en obtenant des résolutions du Conseil de l’Europe, de la Commissions des Droits de l’Homme de Genève et de l’Assemblée Nationale française demandant que le CIO marque sa volonté d’appliquer effectivement sa propre Charte et
« exclue les pays qui excluent les femmes », tout comme elle a su exclure l’Afrique du Sud en son temps.
Malgré les acquis incontestables de cette action continue il faut aujourd’hui dire clairement que les pays qui refusent encore d’appliquer la Charte Olympique, le noyau dur d’irréductibles, doivent être publiquement dénoncés.
Un point d’histoire :
A Atlanta en 1996, le nombre de délégations sans femmes est passé de 35 à 26. Et l’Iran - qui était la cible des critiques du Comité ATLANTA+ - a cédé et envoyé à la dernière minute une femme (vêtue du pied en cap et la tête couverte) pour concourir à l’épreuve de tir ! A Sydney en 2000 le nombre de délégations sans femmes chutait de 26 à 10 !
Notre association qui s’était rendue sur place avec une délégation mixte de sportifs afghans, de la diaspora réussissait à empêcher que les talibans alors sur le point de gagner la guerre civile qui les opposait au commandant Massoud, soient invités comme observateurs par le CIO.
Le Comité ATLANTA+a pu conférer avec le CIO et celui-ci a reconnu la qualité du combat mené. Enfin à Athènes en 2004 – notre association a salué la présence d’une délégation officielle mixte d’athlètes afghans dont la porte drapeau était une femme.
Mais le nombre de délégations excluant les femmes est resté le même qu’a Sydney, preuve que le « noyau dur » résistait.
La pression du Comité ATLANTA+ a été payante. Elle a conduit le CIO à pratiquer une politique d’incitation financière notamment à l’intention des pays africains les plus pauvres, orientée vers la participation des femmes aux Jeux Olympiques.
Mais cette politique d’incitation atteint ses limites puisque les pays tels que l’Arabie Saoudite ne sont en rien pénalisés malgré leur dédain affiché de l’idéal olympique.
Rien, sauf sans doute la menace de l’exclusion ne convaincra l’Arabie Saoudite et les autres irréductibles de reconnaître la loi olympique...mais c’est le pas que le C.I.O refuse de franchir.
En guise de conclusion.
A travers l’action du Comité ATLANTA+ qui a secoué le CIO, ce que rapporte le livre consacré à l’histoire des Jeux Olympiques c’est le sens de l’Olympisme qui est remis au premier plan.
C’est le rôle premier du sport, « langage universel par excellence » comme le définit la Charte de l’Unesco, qui est rappelé.
C’est aussi la démonstration que le voile islamique est bien un signe d’exclusion.
La résistance des pays qui l’imposent souligne leur volonté d’exclure les femmes d’un monde, qu’ailleurs les hommes et les femmes partagent librement.
Le stade olympique constitue une occasion unique de prendre l’initiative d’une affirmation publique du refus de la politique de ségrégation à l’encontre des femmes.
Pekin 2008 sera réussi si ce message est exprimé avec la force qui s’impose.
La présidente, Annie SUGIER
Actions
En juillet 1996 dans la ville d’Atlanta, à la veille de la cérémonie d’ouverture, des représentant(e)s d’ATLANTA + manifestaient dans la rue et obtenaient d’être reçu(e)s par des dirigeants du CIO (lettre des athlètes afghans au CIO).
Une délégation d’ATLANTA + s’est rendue à Atlanta, organisé une conférence de presse et une manifestation sur place, obtenu d’être reçue par les dirigeants du CIO. Ceux-ci se sont engagés à une utilisation équitable des "fonds de la solidarité" pour des projets bénéficiant aux femmes sportives du Tiers-Monde. Cette action a été précédée, en France avec le soutien du SNEP et de sportives de haut niveau, par une manifestation au siège du Comité National Olympique Français et une campagne de signatures. Grâce à la pression exercée par ATLANTA +, le nombre de délégations excluant les femmes est passée de 35 à Barcelone à 26 à Atlanta. Ainsi, l’Iran, cible des attaques d’ATLANTA +, décidait finalement d’envoyer une femme, qui fut le porte drapeau de la délégation iranienne.
En 1999 , participation aux Assises Nationales Femmes et Sport en France Les fondatrices d’ATLANTA + ont participé activement au groupe de travail international mis en place par le Ministre de la Jeunesse et des Sports qui a repris dans son discours de clôture des Assises les propositions concernant l’intérêt de soutenir auprès du CIO la constitution aux Jeux Olympiques de Sydney d’une délégation d’athlètes femmes et hommes d’Afghanistan : "Nous allons avoir un sujet fort à aborder dans les semaines et les mois qui viennent : ce sont les Jeux Olympiques de Sydney", "Est-ce qu’on laisse à la décision de certains gouvernements le choix d’envoyer ou non des femmes ?" "Le mouvement olympique international, avec le soutien des Etats, insiste pour que les délégations olympiques comportent des femmes, mais dans le cas où l’on sait que certains régimes se refuseront à le faire, je pense à des pays comme l’Afghanistan ou à d’autres, est-ce qu’il n’y a pas une responsabilité du mouvement olympique d’inviter lui-même, à titre individuel, des athlètes femmes et hommes aux Jeux Olympiques de Sydney qui pourraient à ce moment-là défiler sous la bannière olympique ? C’est une proposition de l’association ATLANTA + que l’on peut reprendre".
En 2000, intervention aux JO de Sydney
En septembre 2000, le rendez-vous des jeux de Sydney a été l’occasion de franchir un pas supplémentaire. La cible d’ATLANTA + fut l’Afghanistan. L’association s’est opposée à l’invitation d’une délégation d’observateurs talibans et a organisé le voyage à Sydney d’une délégation de trois sportifs afghans, deux filles et un garçon. Une rencontre a eu lieu avec le CIO qui a reconnu la qualité de l’action menée par l’association et accepté symboliquement d’inviter les trois jeunes afghan(e)s à la cérémonie d’ouverture. Le nombre de pays excluant les femmes de leur délégation est passé de 26 à Atlanta à 8 à Sydney.
En août 2004 intervention aux Jeux Olympiques d’Athènes.
Le 11 août, le Comité ATLANTA+ a tenu une conférence de presse sous le haut patronage de la maire d’Athènes. Participaient à cette conférence notamment les athlètes de la délégation d’Afghanistan composée de femmes et d’hommes et dont la porte drapeau était une jeune femme ! A la suite de cette rencontre, a eu lieu une manifestation de la délégation du Comité ATLANTA+ au pied de la statue représentant le buste de Mélina Mercouri. Une banderole dénonçant l’absence de femmes de la délégation d’Arabie Saoudite aux Jeux d’Athènes a été déployée. Les représentantes du Comité ATLANTA+ ont également été reçues par des responsables du CIO, en particulier par l’ancienne membre du Comité exécutif, Anita deFranz.
Il faut rappeler que, dans le cadre de la préparation des actions que le Comité ATLANTA+ comptait mener à Athènes, celui-ci avait demandé à rencontrer le président du CIO, Jacques Rogge. Cette rencontre eut lieu à Bruxelles, en mars 2004 à l’occasion d’un débat organisé par la présidente du sénat belge, Anne-Marie Lizin. La rencontre entre les fondatrices du Comité ATLANTA+ et Jacques Rogge se déroula après le débat dans un salon séparé.
Il faut souligner aussi que, au lendemain des Jeux d’Athènes, le Comité ATLANTA+ adressa une lettre/bilan au président du CIO, demandant la création d’un groupe de travail sur la question de la participation des femmes dans toutes les délégations et pour s’indigner du fait que lors de la cérémonie de clôture des Jeux, parmi les quelques personnalités qui avaient été invitées à se tenir auprès du président du CIO sous la bannière olympique, il y avait une femme voilée de la tête aux pieds : il s’agissait d’une ancienne nageuse égyptienne, Rania Elwani. C’est oublier que le voile est le meilleur garant de la ségrégation entre les hommes et les femmes et interdit naturellement…la natation !
Rappelons également que le Comité ATLANTA +, alors que Marie-Georges Buffet était Ministre de la Jeunesse et des Sports, l’avait sensibilisée au thème de l’exclusion des femmes de certaines délégations des Jeux Olympiques. Madame Buffet avait soutenu l’initiative du Comité à Sydney et crée une association spécifique "pour une délégation afghane de femmes et d’hommes aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004".
Résolutions des instances internationales
ATLANTA + a obtenu des résolutions des instances internationales suivantes en faveur de ses thèses :
le Conseil de l’Europe après audition de l’une des fondatrices d’ATLANTA + a approuvé une résolution dans laquelle l’Assemblée :
[s’est déclarée] "préoccupée par les nombreuses discriminations envers les femmes qui souhaitent pratiquer un sport et plus particulièrement par la politique de discrimination en ce qui concerne leur participation aux Jeux Olympiques" et, [s’est] "félicité de la création du Comité ATLANTA + et de l’action de ce Comité dans la lutte contre de telles situations",
[a] "demandé au CIO de prendre une position claire et ferme contre la discrimination à l’égard des femmes dans le domaine du sport et de refuser son appui à toute manifestation sportive basée sur la discrimination telle que les "Jeux de solidarité pour les femmes des pays islamiques".
le Parlement Européen a souligné la situation des femmes sportives dans certains pays, situation "condamnée par le Comité ATLANTA +" et a :
"commandé à la Commission et au Conseil de déployer tous les efforts au sein de toutes les instances possibles pour faire en sorte que les Jeux Olympiques et autres événements sportifs internationaux soient ouverts à tous, dans le respect intégral du principe d’une participation égale des hommes et des femmes",
"chargé son président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des Etats membres, aux Nations-Unies et au CIO".
la Commission des Droits de l’Homme, a pris, à l’initiative de la Grèce, sensibilisée par l’action d’ATLANTA-+, une résolution sur l’idéal olympique :
[affirmant] que "le sport favorise la promotion et l’intégration sociale des groupes cibles tels que ceux des femmes et des jeunes",[priant] "tous les Etats de prendre les mesures appropriées qui s’imposent pour que femmes et hommes participent pleinement, sur un pied d’égalité, sans la moindre discrimination, aux Jeux Olympiques, dans l’esprit de l’idéal olympique et suivant les principes du mouvement olympique.
Résultats obtenus
Grâce à la pression exercée sur le CIO et à la campagne de dénonciation menée auprès des instances internationales (Commission des Droits de l’Homme à Genève, Conférence Internationale des Femmes à Beijing, Parlement Européen, Conseil de l’Europe) ATLANTA + obtenait que le nombre de pays pratiquant cette exclusion décroisse régulièrement. L’Iran, qui était la première cible de cette campagne, décidait finalement d’envoyer une athlète femme. Ce fut ensuite l’Afghanistan à Sydney puis l’Arabie Saoudite à Athènes. Reste un noyau dur de 9 pays récalcitrants.
Années J.O Délégations sans femmes
1992 Barcelone 35
1996 Atlanta 26
2000 Sydney 9
2004 Athènes 9 dont 7 pays islamistes (Arabie Saoudite, Brunei, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman, Qatar, Yémen)
2008 Pékin ?
cf. résultats détaillés, fichiers ci-joints : Barcelone, Atlanta, Sydney.
Documents
- lettre /bilan au président du CIO en septembre 2004,
- communiqué de presse AFP du 15 07 2004,
- PDF Goteborg
Archives et medias
JO d’ATLANTA
Le Monde 30.04.1996
Le Point 08.06.1996
Vie Sportive 07.07.1996
AFP 17.07.1996
Le Monde 20.07.1996
JO SYDNEY
Tract distribué dans les rues de Sydney
Annonce de la Conférence de Presse du 12.09.2000
Dossier athlètes afghans
Human rights group travels to Sydney (CNN-Sport Illustrated du 29.08.2000)
Atlanta-Sydney + dénonce l’attitude du gouvernement d’Afghanistan qui condamne la présence des athlètes féminines (Le Monde 16.09.2000)
Le Monde 16.09.2000
Sports Illustrated 18.09.2000
DIVERS
Interview de Hassiba Boulmerka
Communiqué du Comité ATLANTA-SYDNEY+ contre la discrimination
1ères pages de différentes conférences sur le thème "Femmes et Sport"
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