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AU NOM DES SPORTIVES - ETUDE SUR LA PLACE DES SPORTIVES DANS LA TOPONYMIE DES EQUIPEMENTS SPORTIFS

EGAL SPORT, collectif engagé en faveur de l’égalité femme /homme dans le sport explore, dans une publication à paraître prochainement, la place donnée aux femmes parmi la toponymie des équipements sportifs français.
Cette étude fait suite à celles réalisées sur la gouvernance des fédérations sportives unisport olympiques[1] puis non olympiques[2] pour la période 2017/2020 et à de nombreux communiqués questionnant sur la place des femmes dans le sport - distributeurs d’articles de Sport[3] - directions techniques nationales[4] - CNDS médiatisation – Tour de France de l’Egalité, etc.
L’étude est réalisée à partir des données du Recensement des équipements sportifs (RES) [5], outil créé par le ministère des sports, à la suite des Etats généraux du sport de décembre 2002.

Les premiers enseignements sont :
1 - Les structures recensées (Installations et équipements) ne possèdent à 91,36 % pas de nom ou un nom neutre (celui du lieu, de la ville), à 7,85% un nom de personnage masculin, à 0,73% un nom de personnage féminin et à 0,06% un nom mixte.
2 – Parmi les structures possédant un nom genré, le masculin l’emporte à 90,84%. Les noms féminins représentent 8,46% % auxquels ajoutent 0,69 % de noms mixtes.
3 - Dans le TOP 10 des noms féminins, la première sportive arrive en 6ème position (Colette Besson). Les 4 premiers sont des noms de saintes et de scientifiques.
La sous-représentation des sportives parmi la toponymie des équipements sportifs ne constitue qu’un indicateur supplémentaire de la permanence de la quasi invisibilité de l’image de la femme dans la société - sur un plan plus général, une étude portant sur les odonymes, publiée en 2014 révèle que sur les 33% de noms de rues attribués à des personnalités, seulement 6% portent des noms de femmes[6].

Elle confirme également le peu de reconnaissance que la société porte aux actions / exploits réalisés par des sportives ou militantes du sport, activité créée par et pour les hommes.

Le fait de baptiser du nom d’une personnalité influente du sport féminin est déjà en soi un acte symbolique fort de reconnaissance. Mais les politiques publiques locales se saisissant de cette question peuvent donner une toute autre dimension au projet en proposant diverses actions périphériques ayant pour objectif une plus grande équité genrée dans le sport.

Avec plus de 90% d’équipements « anonymes » nombreuses sont les opportunités permettant de remédier à cette invisibilité féminine. S’y ajoutent celles des futures installations sportives prévues dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dont certaines seront très prestigieuses. Gageons que le "plan Héritage Paris 2024" s’enrichisse de cette proposition en incitant les décideurs (État, collectivités) à honorer les grands noms féminins du sport.

La France, riche de son organisation territoriale avec des élu.e.s municipaux, départementaux et régionaux non seulement peut mais doit relever ce challenge.

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France