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Lynchage organisé de femmes à Hassi Messaoud

La présidente de la LDIF alerte la Rapporteure Spéciale de l'ONU sur les violences à l'égard des femmes, sur ces crimes contre de simples travailleuses de la ville pétrolière.

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Tuesday 13 April, 2010

Dear Rashida Manjoo

Subject: Call for help for the women of Hassi-Messaoud, Algeria

I am writing to you in order to alert you to the extremely grave crimes that are being perpetrated against large numbers of defenceless women in the town of Hassi-Messaoud, an oil field in the south of Algeria.

For more than two months, women who arrived from all four corners of the country in order to provide for their families by working for the oil companies, have been subjected to regular night-time attacks. They have been raped, tortured, burned alive, badly injured and, in some cases, murdered. Their houses have been sacked and pillaged by men armed with clubs, axes and knives, their heads masked and even some with their faces unmasked. For the most part, when the women have screamed out loud none of their neighbours have come to their aid. When they have gone to the police stations, they have had to beg for their complaints to be filed by contemptuous police officers. These crimes are never prosecuted.

We know that murders have also taken place. About a fortnight ago, a woman was set on fire and is currently in a coma in Ourgla hospital. On the night of Sunday 12 April, the attacks intensified. The women to whom we have spoken to by phone have mentioned an imam who is said to have incited the men of the town to commit these brutal and inhumane acts.

These crimes are a direct consequence of the tragedy of 13 July 2001, the facts of which are important to recall here: more than a hundred women were raped, tortured and buried alive by a group of between 400 and 500 men. Of those who took part in this pogrom, only 29 men were charged with any offence and only 3 have served their sentences. The others were either never sought out by the police, were sentenced in absentia, or even worse, declared innocent.

Today, when impunity reigns, the women who are the victims of these savage assaults do not know where to turn. Faced with the total inaction of the authorities, we are approaching you to ask you to urgently intervene with the Algerian government in order that it provides assistance to and guarantees the safety of all its female citizens.

Yours sincerely,

Annie Sugier

présidente de la Ligue du droit international des femmes

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APPEL A L’AIDE AUX FEMMES D’HASSI MESSAOUD

Le mardi 13 avril 2010

Je tiens à vous alerter des faits extrêmement graves qui ont lieu actuellement dans la ville de Hassi-Messaoud, base pétrolière du sud algérien.

Depuis plus de 2 mois, des femmes, venues des 4 coins du pays afin de subvenir aux besoins de leurs familles travaillant dans les bases pétrolifères, se font agresser régulièrement la nuit. Elle sont violées, torturées, brulées vives. Leurs maisons sont saccagées et pillées par des hommes armés de gourdins, de haches, de couteaux, leurs têtes encagoulées ou même, à visages découverts. La plupart du temps, les femmes ont beau hurler, aucun voisin ne leur vient en aide. Lorsqu’elles se rendent au commissariat, elles doivent supplier pour que leurs plaintes soient enregistrées par des policiers méprisants. Ces crimes ne sont jamais poursuivis en justice.

Nous savons aussi que des meurtres ont eu lieu. Il y a une dizaine de jours une femme a été brûlée vive et se trouve actuellement dans le coma à l’hôpital de Ouargla.

Dans la nuit du dimanche 12 avril, les agressions ont redoublé. Les femmes que nous avons eu au téléphone parlent d’un imam qui aurait incité les hommes à passer à l’acte.

Ces crimes sont la conséquence directe de la tragédie du 13 juillet 2001 dont il est important de rappeler les faits : plus d’une centaine de femmes furent violées, torturées et enterrées vivantes par 400 à 500 hommes. Sur cette foule ayant commis ce pogrom, seuls, vingt-neuf hommes ont été accusés. Dans ce nombre, seul 3 hommes ont réellement purgé leurs peines. Les autres ont été condamnés par contumace ou encore, innocentés !

Aujourd’hui, dans cette atmosphère où l’impunité fait loi, les femmes sauvagement agressées ne savent plus vers qui se tourner. Devant la non assistance des pouvoirs publics, nous vous prions d’intervenir de toute urgence auprès du gouvernement algérien afin qu’il assure la sécurité et l’assistance légitimes de toutes ses citoyennes algériennes.

Veuillez accepter madame la rapporteure l’expression de nos sentiments les meilleurs.


Annie Sugier

présidente de la Ligue du droit international des femmes

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France