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Sexisme dans le langage : Non, le masculin ne doit plus l’emporter sur le féminin

Sexisme dans le langage : Non, le masculin ne doit plus l’emporter sur le féminin, lettre ouverte au président de la République de la CLEF et de la LDIF. Le 22 novembre 2017.

Monsieur le Président :
 
Il y a quarante-quatre ans, en septembre 1973, en pleine deuxième vague féministe, le jour de la rentrée des classes, la Ligue du Droit des Femmes organisait dans les jardins du Luxembourg, un événement festif parodiant la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » et les stéréotypes sexistes véhiculés dans les manuels scolaires.

Les jeunes féministes de cette époque, qui pourtant devaient se battre sur tous les fronts, avaient compris que la question du langage n'était pas secondaire.

Les avancées ont été lentes car la résistance notamment de l’Académie, des administrations, de certaines « élites » comme du personnel politique, a été acharnée.

C’est pourquoi nous avons été nombreuses au sein de nos associations à adhérer à la pétition « Nous ne voulons plus que le masculin l'emporte sur le féminin » lancée par Eliane Viennot.

La langue est incontestablement l’élément premier de transmission de la culture. Nous ne pouvons accepter que l’on continue à travers elle à véhiculer une hiérarchie sexuelle, fondatrice de toutes les autres comme l’avait mis en évidence la regrettée Françoise Héritier, hiérarchie contre laquelle nous avons lutté et nous continuons de lutter.

Et ce sont bien tous les bastions hostiles à l’égalité entre les femmes et les hommes, grande cause nationale de votre quinquennat, qui se sont systématiquement opposés, souvent avec violence, toujours avec mépris, à toute remise en cause de cette hiérarchie,

C’est avec gravité, Monsieur le Président, que nous vous demandons d’exiger le respect des enseignantes et enseignants qui ont le courage de dire qu’ils n’appliqueront plus la règle « le masculin l'emporte sur le féminin ».

Et c’est avec la plus forte conviction que nous vous demandons, Monsieur le Président, de faire en sorte que cette règle soit modifiée et que puisse s’appliquer celle de proximité qui avait prévalu pendant des siècles et était encore acceptée dans les instructions de correction du brevet des collèges en 2015 !

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération confiante et respectueuse.

La présidente de la LDIF
Annie Sugier                                           

la présidente de la CLEF
Françoise Morvan

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France