Affaire Mila : comment faire entendre notre position de féministes universalistes et laïques ?
03 février 2020 : Nous associations féministes universalistes et laïques saluons la réactivité de toutes celles et tous ceux qui :
Ont fait connaître « l’affaire Mila », du nom de cette jeune lycéenne de 16 ans qui, réagissant au harcèlement d’un dragueur lesbophobe proférant des menaces de caractère religieux, se trouve du jour au lendemain menacée de mort et devant être protégée pour avoir critiqué en termes crus, l’islam.
Se sont indignés des propos révélateurs d’Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) selon lequel : « qui sème le vent récolte la tempête ! ».
Ont pointé le dérapage de la Garde des Sceaux, déclarant que « l’insulte à la religion est une atteinte à la liberté de conscience », alors qu’en mettant en cause la liberté de critiquer une religion elle réintroduit le délit blasphème. Oubliant que la religion n’est qu’une opinion.
Ont rappelé, à juste titre, que le droit au blasphème est inscrit dans notre histoire et dans notre loi, résultat d’un combat héroïque contre les obscurantismes. Tel était le sens de l’immense manifestation de 2015 aux cris de « Je suis Charlie ».
Contrairement à ce que certains affirment, en s’étonnant du silence des associations féministes (mais ils n’en regardent qu’une partie…) notre association comme beaucoup d’autres avec lesquelles nous travaillons, sommes solidaires de Mila et nous l’avons fait savoir dans les réseaux sociaux.
Il conviendrait de s’étonner plutôt du silence vis-à-vis de nos communiqués, de nos analyses, de nos alertes, de nos pétitions, de nos essais, certains médias préférant reproduire les propos d’associations enfermant les femmes dans la soumission, prétendument choisie, aux diktats religieux du patriarcat théocratique. Nos outils sont maintenant les réseaux sociaux bien que ce soient eux aussi qui aujourd’hui massacrent Mila.
Nous acceptons cette contradiction pour faire entendre notre voix afin que chaque femme et chaque fille dans le monde puisse accéder aux droits humains universels, à la liberté de conscience et au droit d’exprimer ses opinions.
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