LDIF, Ligue du Droit International des Femmes
A LA UNE LA LDIF VIOLENCES SPORT INTERNATIONAL
TRAVAIL CITES LAICITE MATERNITE CONTACT

LDIF > Femmes battues

 Mettre fin au déni et à l’impunité face aux viols et aux agressions sexuelles

Publication du 27 septembre 2025
Message de notre amie, la Présidente de Regards de Femmes nouvelle, membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), à propos du rapport accablant du HCE, publié le 24 09 2025 :

"Un document glaçant, mais essentiel qui s’appuie sur les chiffres des ministères de l’Intérieur et de la Justice.

Entre 2016 et 2024, les plaintes pour viol sur personne majeure ont été multipliées par trois. +300 % en 8 ans.
Mais dans le même temps, les condamnations n’ont augmenté que de… 30 %.
Et le chiffre qui donne le vertige : moins de 0,4 % des viols déclarés aboutissent à une condamnation. En 2023, 636 condamnations pour 153 000 viols déclarés !

C’est ce que dénonce le HCE, qui parle de « classements sans suite massifs et inexpliqués », et d’une justice qui manque à ses devoirs fondamentaux : protéger les victimes et condamner les agresseurs.

 Le HCE constate la réalité des violences. Sa présidente, Bérangère COUILLARD, le rappelle : ces violences touchent quasiment exclusivement les femmes, et dans l’immense majorité des cas, les agresseurs sont des hommes.

Le rapport décortique les raisons de l’échec du système judiciaire et policier :
— un accueil souvent dissuasif dans les commissariats,
— des procédures longues et éprouvantes,
— un manque d’unités médico-judiciaires,
— des coûts élevés pour les victimes,
— et une justice engorgée.

La conséquence ? Une impunité massive pour les violeurs, et un sentiment d’abandon pour les victimes.
Et le HCE n’oublie pas les plus vulnérables : les femmes vivant en milieu rural, ou en situation de handicap, encore plus isolées face à ces violences.

Le rapport ne se contente pas de dresser un constat. Il avance 61 recommandations concrètes.
Parmi elles :
— Des campagnes de sensibilisation pour déconstruire la culture du viol et le sexisme ordinaire.
— L’accès à l’aide juridictionnelle dès le dépôt de plainte, sans condition de ressources. Aujourd’hui, les mis en cause ont droit à un avocat commis d’office. Les victimes, elles, doivent souvent payer.
— Une formation obligatoire pour les professionnels : policiers, gendarmes, magistrats, avocats, personnels de santé… Tous doivent être formés au sexisme et aux psychotraumatismes.
— Et enfin, l’uniformisation des procédures d’audition, pour garantir un meilleur traitement des plaintes.

Le rapport du HCE est un cri d’alerte. Il appelle à sortir du déni, à rompre le silence, à enfin prendre au sérieux les violences sexuelles.
Parce qu’il ne suffit pas que les victimes parlent.
Encore faut-il qu’on les écoute.
Et surtout, qu’on leur rende justice.
 
-----------------------------------------
lien du rapport intégral 
----------------------------------------
Voir aussi le lien avec l'intervention de Michèle Vianés à SudRadio

LDIF, La Ligue du Droit International des Femmes
6 place Saint Germain des Près 75005 PARIS France