Le courage exemplaire d’Isabelle Demongeot
A la veille de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, il faut saluer le courage de celle qui fût numéro 2 française de tennis. Son obstination aura eu raison des mensonges de son violeur, Régis de Camaret, ex entraineur, aujourd’hui âgé de 70 ans et condamné par la cour d’assises du Rhône, à 8 ans d’emprisonnement ferme.
Aucune loi, aucune étude, aucune manifestation ne remplacera jamais la force qui nait de l’union des victimes – qui deviennent alors actrices d’un combat :
Ce qui a fait la force de ce procès, c’est en effet aussi la présence autour d’Isabelle Demongeot, qui la première osa rompre la loi du silence, de six autres victimes de l’ex entraineur. Toutes anciennes pensionnaires du centre des Marres de Saint-Tropez, elles avaient suivi l’exemple d’Isabelle Demongeot et saisi la justice. La parole de ces femmes était essentielle, même si pour la majorité d’entre elles, les faits reprochés à Régis de Camaret étaient prescrits.
Emblématique, ce procès l’est car il montre que de très jeunes sportives, des graines de championnes, peuvent être aussi désarmées face à la perversité d’un individu, que n’importe quelle femme dans la vie quotidienne.
Emblématique, ce procès l’est aussi de l’indifférence du milieu sportif qui n’a pas voulu entendre les signaux d’alerte lancés par certaines des jeunes filles.
Isabelle Demongeot, en introduction de l’étude sur les violences sexuelles dans le sport commandée en 2007 par Roselyne Bachelot, alors Ministre de la santé et du sport, écrivait « il faut éveiller les consciences (…) il faut s’attaquer au tabous ».
Elle aura montré le chemin.
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